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UNION EUROPEENNE : que veulent les Français ?

Une enquête exclusive Symbial / Opinea

Enquête réalisée en ligne auprès d’un échantillon représentatif de 1005 Français en mars 2018.

A un an des élections européennes, l’état de l’opinion sur les grands sujets mérite d’être porté à la connaissance des politiques et des agents économiques. Quels effets ont le Brexit, les votes contestataires dans les pays voisins, la crise migratoire, les tensions internationales sur les liens entre les Français et l’Europe ?

Pourquoi cette enquête ?

De la monnaie unique à la gouvernance de l’UE, des contrôles aux frontières aux discussions sur l’entrée de nouveaux pays, des accords commerciaux internationaux au retour des nations, toutes ces questions seront au centre des préoccupations des Européens dans quelques mois.

    • Nous avons voulu remettre les Français et la diversité de leur opinion au coeur du débat.
    • Et aussi donner du sens aux apparentes oppositions qui traversent l’Europe aujourd’hui.

 

 Les résultats de l’enquête

1. Considérez-vous qu’il faille rétablir le franc plutôt que de lutter pour l’euro ?

 

La question de l’euro est derrière nous : 66% des Français ne souhaitent pas revenir au franc

Les deux tiers des Français souhaitent conserver l’euro (+4% / 2012). Et 40% excluent catégoriquement tout retour au franc.

Des avantages bien compris de la monnaie unique

Les bénéfices de la monnaie commune aux Européens semblent de plus en plus reconnus par le plus grand nombre. Les doutes sur la politique de l’Union européenne n’influent pas sur l’acceptation de l’euro en France.

2. L’Union européenne, telle qu’elle est aujourd’hui, répond-elle à vos inquiétudes concernant le domaine économique et social ?

 

Le public croit encore à la capacité de l’Europe à répondre aux enjeux économiques et sociaux, mais 4 points ont été perdus en 6 ans

Une majorité des Français (56%) estime que l’UE est positive dans le domaine économique et social, mais depuis 2012 4 points ont été perdus sur ce jugement positif.

3. Vous sentez-vous à la fois Français et Européen ?

 

Les Français se sentent de plus en plus Européens

66% des Français se sentent aussi bien Européens que Français (+ 1 point / 2012). La jeune génération est encore plus positive sur cette double identité, alors que les femmes et les 45 – 54 ans sont le moins en accord avec cette affirmation.

 

4. Seriez-vous d’accord pour parler d’une Europe des Nations à la place de l’Union européenne ?

 

Vive l’Europe des Nations !

64% -> Une très forte majorité préfère l’Europe des Nations à l’Union européenne (+ 2 points / 2012). Cette appellation traduit l’attachement persistant des Français à la souveraineté nationale de chaque État membre.

 

5. Selon vous, l’Union européenne est-elle capable de traiter les questions d’immigration légale et clandestine ?

 

La faiblesse de l’Union européenne face à l’immigration reste inquiétante mais ne s’est pas aggravée depuis 6 ans

59% des Français considèrent que l’UE n’est pas capable de traiter correctement les défis migratoires vers le continent (idem / 2012). Les moins de 35 ans sont légèrement majoritaires à douter également (51,5%) alors que les plus de 35 ans sont les plus critiques (62,8% estiment que l’UE n’est pas capable de maîtriser l’immigration).

 

6. Selon vous, l’Union européenne est-elle capable de traiter les affaires internationales?

 

L’UE défend les Français à l’international

65% des Français accordent à l’UE la compétence de bien traiter les questions internationales (+ 1 point / 2012). Les plus de 65 ans sont beaucoup plus sceptiques (46% estiment que l’UE n’en est pas capable).

 

7. Selon vous lesquels de ces pays (en négociation actuellement) devraient pouvoir faire partie de l’Union européenne ?

 

Les Français sont contre un nouvel élargissement

67% estiment que l’UE ne doit plus intégrer de nouveaux pays dans le périmètre de l’Union. Le pays qui obtient le plus d’agrément pour une éventuelle adhésion est la Serbie avec 16,9%, alors que la Turquie n’en obtient que 10%. Les plus favorables à de nouvelles adhésions sont les moins de 25 ans (55%) contre 71% d’opposition pour les autres. Les femmes sont également les plus opposées avec 75% de refus d’adhésion de nouveaux pays, contre une opposition de 59% chez les hommes.

 

8. Les Français ont-ils intérêt à ratifier les traités de libre-échange (qui ont été signés ou sont en négociation) avec les 4 pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), le Ceta (Canada), et le Tafta (USA) ?

 

La population se divise sur les accords commerciaux internationaux

Les avis sont complètement opposés sur cette question (50% favorables et 50% opposés). Les plus opposés sont les personnes de plus de 45 ans (59% y sont défavorables).

Qu’en penser ?

La mise en exergue des résultats électoraux en Europe orientale, en Grande-Bretagne, en Italie, en Allemagne par les médiassemblait annoncer le déferlement d’une vague « populiste » en France comme dans les autres pays de l’Union Européenne. Il apparaît que les Français sont plus mesurés que ne le pensent certains éditorialistes. Ils sont de plus en plus attachés à l’euro, mais aussi à la souveraineté de leur pays. La fin des frontières intérieures leur semble illusoire, d’autant que la maîtrise des flux migratoires par les institutions européennes est loin d’être convaincante. La poursuite vers le fédéralisme, l’ouverture aux marchés mondiaux, l’intégration de nouveaux pays à l’Union se confrontent à une forte demande de sécurité à la fois économique, culturelle et sociale. La synthèse de ces résultats pourrait être que le traité constitutionnel européen qui a été rejeté en mai 2005 par référendum en France le serait à nouveau aujourd’hui. Il y a fort à parier que les débats électoraux de la prochaine campagne électorale au niveau européen opposeront les fédéralistes aux nationaux, les partisans d’une immigration bienveillante et inéluctable aux plus prudents et non résignés, mais aussi les mondialisés aux localisés. Sociologiquement, les débats opposeront les générations (plus ou moins de 35 ans), les territoires (métropoles et France « périphérique »), et politiquement les héritiers de l’histoire nationale aux citoyens du monde sans frontières. Passionnant !